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Ce sont des petits feuilletés avec du parmesan... Euh non, du fromage râpé, de l'aneth, de la moutarde et des échalotes, tout simplement cuisinés sur une pâte feuilletée, et après j'ai enroulé des deux côtés en forme de palmier, un quart d'heure au four, et c'est tout. Ça m'a pris 10 minutes maximum à les faire.

 

En fait, j'ai commencé à aimer vraiment à cuisiner, il y a six ans.

 

Ça ne vient pas tout seul - mon père a toujours cuisiné, c'était toujours très bien, il m'a acheté des livres de cuisine quand j'étais petite mais j'ai jamais vraiment aimé faire ça. Pourquoi ? Je ne sais pas. Mais c'est à partir du moment où on s'est intéressés à la culture locale des légumes, qu'on a pris un panier toutes les semaines, que j'ai découvert qu'on pouvait avoir des produits frais et diversifiés toutes les semaines et qui "venaient" facilement à moi (puisque c'est un panier qu'on avait à récupérer à l'école, c'était super facile), là j'ai appris à cuisiner des choses simples avec des produits frais, facilement. Il n'y a pas du tout eu le déclic "waouh, c'est ça, ça y est, c'est le truc de ma vie". Ce n'est pas en recevant le premier panier que je me suis dit "pourquoi j'ai jamais fait ça, c'est magique". Au contraire, les premiers paniers qui sont arrivés chez moi, c'était surtout Florian qui les cuisinait. Mais j'ai découvert le plaisir de le faire au fur et à mesure de le voir faire, au fur et à mesure de découvrir de nouveaux produits et au fur à mesure de me dire "qu'est-ce que c'est bien de faire des bons petits plats !"

 

Il n'y a pas que le temps passé en cuisine, il y a toute la réflexion derrière. J'aime bien créer des trucs à partir de rien. Ce n'est pas rien, c'est une carotte ou un poireau ou un chou.

Ce n'est pas rien, mais j'aime bien me dire - c'est vraiment quand même assez "merveilleux" : tu ouvres ton frigo, tu te sors une carotte, un poireau (là, je suis très portée sur les légumes d'hiver), une tomate ou un poivron - et allez, c'est parti. J'épluche une carotte, j'épluche un oignon et bim ! Je te fais un truc, c'est ça qui est bien. C'est ça qui est encore meilleur - c'est qu'avec les mêmes produits que t'as, dans ton frigo, pratiquement toutes les semaines (parce que l'hiver, c'est un peu ça), tu peux sortir des plats assez différents : en faisant des curry au lait de coco, en faisant des quiches - pas la quiche lorraine, j'en peux plus de ce truc là ! Mais des quiches aux légumes avec un peu d'épices. Donc, l'idée de réfléchir à tout ça, c'est ce qui me plaît le plus.

 

Florian me dit toujours "on n'a pas de trucs simples à faire dans le frigo". Parce que pour lui, des légumes, c'est pas simple. C'est moins simple que de faire des pâtes. Mais par exemple, pour moi, faire des pâtes, c'est pas du tout plus simple que de faire des lentilles. Faire des lentilles... C'est un légume sec, tu m'épluches un oignon, tu mets les lentilles, tu mets deux-trois carottes éventuellement si tu en as envie - mais c'est même pas nécessaire, tu mets de l'eau, et tu attends que ça cuise : comme les pâtes !

 

Finalement, je ne suis pas du tout dans l'optique de me dire, quand je rentre du boulot : merde, il faut que je cuisine. Au contraire, c'est un moyen pour moi, quand je rentre, de passer à autre chose, d'évacuer tous ces trucs tristes que je vois dans la journée. Tristes ou pas, ça peut être des fois très marrant, mais tu évacues. Tu épluches tes carottes, tu évacues. Et puis après, tu seras de bonne humeur pour discuter d'autres trucs. C'est un sas de décompression.

 

Le plaisir de cuisiner, c'est plutôt l'imagination de départ, et après de me dire que je vais faire plaisir. Parce que finalement le repas, c'est pas que la bouffe. C'est tout ce qu'il y a autour. C'est sûr que si tu te casses les pieds à faire un bon repas et qu'arrivée là, tu te mets tous les deux comme des cons à manger en regardant la télé, ça n'a aucun intérêt. Si tu passes du temps à faire un bon truc et qu'après, tu te mets à table, t'es face à face, éventuellement un petit verre de vin - c'est quand même vachement sympa. Et pas parce que le repas est hyper bon, c'est le contexte aussi. Le repas, en fait, c'est de la préparation à la fin. C'est aussi ce qui fait que tu évacues ta journée avant de passer au reste de la soirée qui parfois, peut être très court. Mais au moins, tu racontes ta journée, tu racontes ta vie, tu parles de tout et de rien.

Et s'il n'y avait pas ce repas, il y aurait moins de moments propices à la discussion... Mais ça enclenche des choses, que ce soit même un apéro ou un repas. Dès qu'il y a de la bouffe, tu es là, autour - dès qu'il y a de la bouffe, c'est convivial, tu discutes... C'est ça qui fait le plus plaisir quand tu fais la cuisine.

 

J'ai fait mon blog pendant presque trois ans, je crois. Mais, maintenant, faire la cuisine, c'est un plaisir personnel. C'est pour faire plaisir aux gens que j'aime, pas pour faire plaisir à des gens virtuels que je ne verrai jamais. Quand tu te fais plaisir, que les gens ont pris plaisir à manger ce que tu fais, forcément, ça aide à être bien dans ta vie - ou ça aide à être bien dans une petite part de ta vie, même s'il y a d'autres trucs qui vont pas ou moins... ça : c'est cool - et tu as passé un bon moment... C'est quand même pas mal...

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Je vais goûter ça... C'est à peine assez relevé mais ça va. Ça, c'est un gros défaut de cuisinier : toujours un peu critiquer ses trucs pour avoir des "mais non, c'est très bon". Faire de la cuisine, certes, tu le fais pour faire plaisir aux gens, mais si t'as pas de compliments en retour sur ce que t'as fait, t'es quand même hyper déçue ! Quand tu sais que tu es douée dans un domaine, bah ça t'aide aussi, pour avoir confiance en toi pour d'autres choses. C'est bon d'avoir des compliments. C'est bien, c'est bon.

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